DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE TROISIÈME morts à l’extérieur du bâtiment municipal, après que l’armée bulgare eut quitté Je village. Ils ont été enterrés par les autorités. Ils ne portaient aucune blessure faite par des balles, mais ils avaient été blessés à coups de baïonnette et de crosses de fusil. C’étaient des prisonniers que les Bulgares avaient faits et qu’ils ont mis à mort au moment où ils battaient en retraite, le u6 du mois dernier. L'identité des victimes n’a pas pu être établie, mais on peut induire de leurs vêtements que six d'entre eux étaient du département de Kramski, et l’autre, des environs de Paratchin. Dans les deux auberges de Vratarintsa, on a emporté tout ce qui était transportable; le reste a été brisé, tordu ou mis en pièces. Toutes les maisons du village ont été mises au pillage. J’ai remarqué qu’un grand nombre de maisons sur le bord de la route ont eu leurs fenêtres mises en morceaux et leurs portes cassées, de sorte que les propriétaires sont maintenant obligés de les tenir fermées avec des cordes. Dans l’auberge de Mali-lzvor, qui se trouve sur le bord de la route, le chaos règne; ce sont des chaises et quelques tables brisées, de la poterie, des gravures et des miroirs; dans les chambres, même désordre et même dévastation. On a emporté les draps, les matelas et tout le linge. Le reste a été déchiré, jeté sens dessus dessous. Toutes les boissons ont été consommées sur place ou emportées. La majorité des meules de foin ont été pillées, deux ont été brûlées ; sur la route qui va de Hali-Izvor à Kraliévo-Léla, les moissons ont été piétinées et il semble que ce soit là que les soldats aient campé. A Ivraliévo-Sélo, quand on entre dans l’hôtel de ville du district où se trouvaient, outre les bureaux, les appartements privés du fonctionnaire de police et du médecin du district, on ne rencontre partout que destruction. Tous les papiers ont été jetés au vent, un grand nombre déchirés. Le coffre-fort du district est par terre, réduit en miettes. Dans les appartements du préfet et du docteur, tous les objets ont été brisés, jetés, fouillés, au point que le spectacle défie toute description. L’armoire à médicaments du docteur a été complètement détruite. Même état de choses dans la maison du prêtre Jivoin ; on a emporté le linge et les meilleurs habits, aussi bien que les draps. Le reste a été brisé et détruit, de telle sorte qu’il n'y eut pas une chose, parmi ce qu’on laissait, dont il pût faire aucun usage. Chez lui, comme à l’hôtel de ville, on n'a pas même laissé les poêles en place ; on les a sortis, démontés et brisés. J’ai visité quelques autres maisons de Kraliévo-Sélo et j’ai partout trouvé le même aspect. Des violences ont été commises dans les villages avoisinants de Sélatehka, de Novo-Korito, de Nrénovats et de Vrbitsa. On a mis le feu au pont de bois et on l’a brûlé complètement, ainsi que le pont qui franchit la rivière de Yalashintsa, sur la grande route qui va de Kraliévo-Sélo à Kniajevats, près du village de