LA DÉFENSE 351 avaient la rage du pillage) qui s'y sont distingués. Tel est également le cas du meurtre de treize Turcs dans une des mosquées de la ville. Un certain nombre de Grecs tentèrent de piller ladite mosquée et la maison voisine turque. Les Turcs voulaient s’y opposer, et, voyant qu’ils étaient menacés, tirèrent, tuant ainsi un Grec et en blessant d'autres. Le reste des Grecs s'enfuit et raconta à une patrouüle que les Turcs s’étaient fortifiés dans la mosquée et qu'ils tiraient sur les passants et avaient l'intention de faire sauter tout le quartier à la dynamite. Les soldats bulgares prièrent les Turcs d'ouvrir la porte et de se rendre, et, sur leur refus, une fusillade s’engagea : quelques Turcs tombèrent et quelques soldats furent blessés. Mais les Grecs, avides de pillage, étaient seuls causes de l’incident. Grâce à leur faux témoignage, ils causèrent donc la mort d’un des leurs. « Les tapis, ainsi que la bibliothèque de la mosquée du sultan Selim, ne furent point dispersés, mais ils furent gardés par une sentinelle (le tout fut remis dans l’état où on l’avait trouvé primitivement). « 4° En ce qui concerne l'officier turc tué, la vérité a été également dénaturée. Cet officier n'était ni blessé, ni malade, ni escorté par le soldat; il se cachait dans une maison. Il fut découvert et, au moment où on le conduisait au poste, il essaya de s’évader en se cachant dans la foule. Mais il fut capturé par un autre soldat, sur lequel il voulut tirer avec son revolver qu'il sortit de sa poche. 11 n’en eut pas le temps, car le soldat tira avant lui et l’officier tomba mort. Aucun Juif n’a intercédé pour lui. L’officier avait donc opposé de la résistance, et la preuve, c'est le revolver tiré de sa poche. « Pour ce qui est du pillage du magasin d’horlogerie, je dirai que c’est aussi une histoire inventée de toutes pièces. Il n’existe pas un pareil magasin à Andrinople ; tous les magasins où l’on vend des objets plus ou moins précieux se trouvent au marché d’Ali-l’acha, gardés par des sentinelles dès le premier jour de la prise de la ville. Il n’est pas vrai non plus que d’autres magasins aient été pillés par nos soldats. La vérité est que la population grecque, connaissant les riches maisons turques, induisait nos patrouilles en erreur en leur disant que des personnes suspectes se cachaient dans telle ou telle maison riche où se trouveraient aussi des armes, et, lorsque nos soldats y perquisitionnaient, les Grecs y pénétraient aussi et pillaient tout ce qui leur tombait sous la main ou bien attendaient que les soldats fussent partis pour se livrer à leur métier. Les Turcs eux-mêmes confirmeraient, au besoin, ce que j’avance- « Quant au chef de la garnison, je dois dire qu'il était très attentif envers toul le monde et surtout envers les Turcs, peut-être même trop. Rien n’est vrai des accusations dont parle le journal. Je n’ai pas quitté la garnison et j’étais au courant de tout ce qui s’y passait. « Pour ce qui est de l’incident avec le métropolite grec d’Andrinople, je