240 LES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DE LA GUERRE il a été proclamé le 17 septembre 1912, pour une durée d’une année. La Mission était à Sofia à l’époque où il prenait fin ; les représentants des banques s'étaient mis d’accord pour le proroger en fait. Ils avaient décidé de prendre simplement des mesures conservatoires à l’égard des débiteurs suspects, mais de ne point aller jusqu’à l’exécution. Le moratorium serbe a été prolongé, par une loi, jusqu'au 3 janvier 1914* La guerre a arrêté, en Serbie et en Bulgarie, tous les transports productifs par voie ferrée ; en Grèce, la plupart des transports par mer. La Grèce a eu 87 navires retenus à Constantinople et 23 cargo-boats bloqués dans la mer Noire. Les recettes des chemins de fer bulgares, qui ont été, de septembre 1911 à septembre 1912, de 29.602.355 francs, pendant la période correspondante 191 2-1913, ont été nulles. Voies et matériel mobilisés ont servi uniquement à l'armée, qui devrait, par suite, à l'Etat, pour transports, une somme de 7.637.418 francs. D’autre part, la mobilisation a entraîné une usure considérable du matériel, des travaux spéciaux d’aménagement; la guerre a amené des destructions de ponts (fig. 38 à4i)j à Dedeagath, la Grèce a saisi des locomotives et des wagons expédiés à la Bulgarie et qui venaient d’être débarqués; pour toutes ces causes, la Bulgarie compte une dépense de 22.984.680 francs. Donc, pour la Bulgarie, en ce qui concerne les chemins de fer, perte d’une recette de près de 3o millions, dépense d’une somme de 23 millions, pour réfection et achats. D’autre part, l’Etat se devrait à lui-même — armée, à chemins de fer, pour transports — près de 8 millions. Nous n’avons point de chiffres à ce sujet pour la Serbie. En 1911, ses chemins de fer ont donné une recette de i5 à 16 millions qui, durant la guerre, a dû faire totalement défaut. La Grèce a estimé à 6 millions de francs ses transports de troupes par voie ferrée et à 3o millions ses transports par mer. Si la guerre n’a point empêché les récoltes serbes et bulgares de se faire, elle a trouvé la Grèce en plein essor économique, prête à la supporter sans crise grave. Sa vie économique a été entravée, mais non arrêtée, l’armée s’étant portée, de suite, hors des frontières, en envahissant les territoires turcs; le sol de la Grèce n'a point subi les mouvements de troupes et les combats. La production industrielle a ressenti évidemment un arrêt, par suite de l'absence des hommes incorporés. Par exemple la Banque Nationale d'Athènes avait, au Siège central, 120 employés absents, soit le tiers de son effectif. C’est la marine, qui est une des principales industries de la Grèce, qui a subi le plus de dommages. Mais il n’y a pas eu de panique financière. Le moratorium a été utilisé seulement par la Banque d’Athènes, et pour un temps très court, en raison de ce qu elle avait des succursales en Turquie. La rente a, au début