370 DOCUMENTS RELATJFS AU ÜHAl'ITRE TROISIÈME venir pour calmer sa première frayeur, et il m'a dit qu'il ne s’attendait pas à ce (jue, dans une ville prise d’assaut, 011 se conduisit d’une façon si humaine envers la population turque. J'ai sauvé de la Cour martiale, M. Béhaeddine, qui avait offensé un ofticier bulgare. Quant à mon système général, j’en ai parlé dans le journal Mir, où mon article a été publié, il y a quelques jours, par conséquent avant cette déposition et quand je ne pensais pas encore avoir à la faire (la traduction de cet article suit). « Quant au pillage et à l’entrée des troupes bulgares, voici ce que j'en ai vu. Ce sont les chrétiens qui se mirent à piller les Turcs. Il me fallut envoyer trois régiments, un de cavalerie et deux d’infanterie, pour faire surveiller la ville. Malgré cela, au cours de la première journée, tous les dépôts turcs (vêtements, provisions, etc.) ont été pillés. J'aurais dû commencer immédiatement les recherches à domicile, mais, pour no pas troubler la population, je n’ai pas permis de perquisitions domiciliaires pendant tout le temps que j’ai été gouverneur (jusqu’au 1e1'juillet, vieux style). Des visites à domicile ont eu lieu par ordre du commandant de la ville, mais seulement à la suite de requêtes privées. J’ai donné la permission au commandant de la ville (Gradona tchalnix Chopov, et à son successeur Markov) d'ouvrir un dépôt d'objets qu’on se disputait et qui étaient de provenance douteuse. Quant aux dégâts commis dans les maisons habitées par les Bulgares, les consuls autrichien et italien se sont présentés chez moi et m ont demandé de payer le dommage en m’énumérant les cas et en donnant les noms. Je n’ai pas donné suite à leur demande parce qu'il était impossible d'en prouver le bien-fondé. Je n'ai pas entendu parler des tapis de M. Chopov. Moi-même, j'ai habité la maison d’Akhmed-bey, en face de la mosquée du Sultan-Selim. La maison était pleine de meubles. On peut demander au propriétaire si le moindre objet a manqué. » * ♦ * Dans un article du Mir de Solia, portant la date du 6/19 septembre i<)i3 et intitulé les Pourparlers à Constantinople, le lieutenant général de réserve Vasov a ajouté, sous sa signature, les observations suivantes : « Je ne suis pas l'ennemi des Turcs, je suis, au contraire, partisan d une amitié intime avec eux, car nous avons beaucoup d intérêts communs, et de ces sentiments, je crois avoir fourni des preuves indéniables. La population musulmane et les sanctuaires où elle pratique son culte, à Andrinople, me doivent leur conservation. Après la prise de cette ville, je n'ai permis à personne de faire tomber un cheveu vie la tète des vaincus. Sur les modiques subsistances de mes soldats, j'ai nourri les Go.000 prisonniers turcs et plusieurs milliers de malheureux affamés appartenant à la population musulmane. Tous ces faits sont connus de Ohoukri-pacha, aussi bien que des consuls étrangers