10 LES ORIGINES DES DEUX GUERRES BALKANIQUES Report......... 655.760 Juifs...... Divers ..... Total Statistique grecque (M. Delyani, 1904) (sans le vilayet de Kosovo), Bulgares .... Grecs...... .Valaques. . . . Serbes .... 9 Divers .... Total (sans les Albanais et les Serbes). 1.724.818 Il n’y a que la statistique bulgare qui fasse intervenir la conscience nationale que les populations ont d’elles-mêmes. Les calculs serbes sont ordinairement basés sur les résultats de la dialectologie et sur l’unité des coutumes : ils sont donc en grande partie théoriques et abstraits. Les calculs grecs sont encore plus artificiels, puisqu’ils adoptent comme limite ethnique celle de l’influence exercée par la culture grecque sur les populations urbaines et même les réminiscences et les vestiges de l'antiquité classique. Si nous passons de la statistique des populations à leur répartition géographique, nous nous trouvons en face des mêmes difficultés. La population de la Macédoine apparaît comme très mêlée, du point de vue de l’ethnographie. Les anciennes cartes, à commencer par celle d’Ami Boné (1847), suivent la tradition et considèrent comme bulgare la population slave de la Macédoine. Les cartes locales postérieures attribuent toute la contrée tantôt à la nationalité serbe et tantôt à la nationalité grecque. Ce n’est que récemment qu’ont commencé des tentatives de délimitation plus exactes, basées sur l’étude des lieux. Nous possédons, par exemple, les cartes de M. Kantcheff qui représente l’opinion bulgare, et celle, plus connue, de M. Tsviyits qui représente l’opinion serbe. Mais les notions ethnographiques de M. Tsviyits varient, elles aussi, avec le développement des prétentions politiques serbes. En 1909, il traçait à la « Vieille Serbie » une limite différente de celle qu’il lui donne en 1911 (voir sa carte publiée dans les Petermanri s Mitteilungen), et, en pleine victoire