LA CONDUITE DES BULGARES PENDANT LA SECONDE GUERRE 285 sous-lieutenant Milev, qui avançait au sud et en ligne parallèle avec nous, en présence de cette attaque inopinée, dut changer de front vers Doxato, se développer en ordre de bataille et s'avancer vers le village, car le feu était dirigé sur elle et la menaçait sérieusement. Dans l’occurrence, la défense contre les andartes d’abord, la poursuite énergique contre ceux-ci ensuite s’imposaient. L’apparition des escadrons de cavalerie fit fuir les andartes qtii se virent obligés d’abandonner leurs positions et de chercher un refuge sur les hauteurs situées au nord-est de Doxato, où ils se retranchèrent. Entre temps, d’autres troupes et d'autres andartes étaient signalés, venant de Kavalla. En présence de ces nouveaux insurgés qui, à leur tour, avaient ouvert un feu violent contre nous, nous nous sommes trouvés dans la nécessité de les attaquer, car nous étions exposés à leur tir meurtrier. Une partie de ceux-ci se retirèrent sur les mêmes hauteurs, d’où ils continuèrent la fusillade. La cavalerie, en ordre de combat, attaqua à son tour nos adversaires. Après la poursuite, je donnai l’ordre de panser les blessés, de les abriter et de les faire partir par la route, vers Badem-Tchiflik. Le village de Doïran avait été à peine dépassé par eux, lorsque le sous-lieutenant Yanev m’envoya une estafette d’urgence, disant que des andartes, arrivant de Kavalla, s’avançaient, qu’ils avaient déjà occupé les hauteurs près des ruines d’Alexandros et que la route de Badem-Tchiilik était ainsi coupée. J’ai envoyé à la hâte le capitaine Sofroniev dans la direction indiquée; les insurgés se sont enfuis vers Kavalla. A ce moment, j’ai reçu de nos reconnaissances des informations qu’une colonne grecque était signalée comme étant en marche, du village de Valtcliista, dans la direction de la gare Anghista-Alis-trati. Voyant notre front découvert vers le village de Prossetchen et notre retraite menacée, j’ai donné l’ordre de rebrousser chemin et de reprendre les positions antérieures (la garde de la passe de Prossetchen). « D’après les informations reçues, les Musulmans indigènes, mus par la vengeance à l’égard des Grecs, se sont livrés à des excès jusqu’à minuit. Ce sont précisément ces excès qui ont été attribués par la presse hellénique aux soldats bulgares. « Toutes les descriptions parues jusqu’à ce jour, relativement aux prétendus méfaits de nos soldats à Doxato, sont contraires à la vérité. Je l’affirme au nom delà justice et de l’humanité, et je rejette les accusations formulées contre le soldat bulgare, qui a largement fait ses preuves de tolérance et de discipline. » B) ÉVÉNEMENTS SURVENUS A SERRÉS 17. —Dans le pamphlet grec semi-officiel publié, sous le titre de Atrocités bulgares... etc., par le directeur de l'Université d’Athènes, le récit publié dans le Secolo par le Signor Magrini est considéré comme faisant autorité du