LES DÉPOSITIONS 38 i UI. ORDRE A LA GARNISON ü'A N D R IN 0 PLE . Andrinople, 18 mars iyi3. h) A M. le major Markov, chargé de la garde des prisonniers. Je vous propose, Monsieur le Major, de prendre les dispositions suivantes : i° d’organiser un poste sanitaire de 10 à 12 tentes, en se servant des tentes qui se trouvent à l’est de l’île ; 20 d’employer tous les docteurs turcs prisonniers à l’inspection des soldats turcs prisonniers; 3° de faire la désinfection de l’hôtel de ville et de creuser des lieux d’aisance pour les prisonniers. (Mêmes signatures). V. - Rapports de la Délégation spéciale envoyée à Rodosto par le Patriarcat arménien. LA CATASTROPHE DE MALGARA iV0$5. — Le 1/14 juillet, de grand matin, trois fonctionnaires et une dizaine de gendarmes bulgares remirent Malgara à Chéigh-Ali elfendi, puis quittèrent la ville, qui resta, ainsi que ses environs, jusqu'au lendemain midi, sans force publique et sans autorités. Celte situation anarchique, ainsi que la présence du danger que l’animosité de l’élément musulman à l’égard de l’élément chrétien rendait très proche, décidèrent près de 60 Arméniens à émigrer précipitamment en Bulgarie. Quelques jeunes filles même, ayant obtenu l'autorisation de leurs parents, se joignirent, à pied, au groupe. A la suite de rapports envoyés par Ali efîendi touchant la situation de la ville, le mardi 2/15 juillet, vers 4 heures (à la turque), une partie des troupes ottomanes s’avança d’Uludja et de Kéchan vers Malgara. Les vicaires arménien et grec, divers notables, ainsi qu’une foule nombreuse s’empressèrent d’aller à la rencontre des troupes. Ali eiîendi, adressant la parole à leur commandant, exprima sa joie du retour de l’armée ottomane, à laquelle il souhaita la bienvenue. Mais, d’une voix extrêmement dure : « Arrière, lâches ! » s’écria le commandant, en toisant la foule. Cet incident produisit sur les habitants de Malgara la plus pénible impression. De nombreux bataillons avançaient au fur et à mesure, toujours accompagnés par la populace. Ici un détail important est à relever : à savoir qu’avant l’entrée des troupes dans la ville on n’avait pas aperçu trace de la populace. La présence de celle-ci, dont, le nombre grossissait sans cesse, causait de vives préoccupations aux Arméniens.