-11 i BULGARES, TURCS ET SERBES malgré son agonie, elle fut violée par deux Turcs. D'autres femmes de Varna ont vu la scène du soldat turc qui avait transpercé l’enfant avec sa baïonnette et le portait en triomphe à travers le village. Les femmes outragées ont eu honte de raconter leur malheur. Mais, à la lin. une centaine d’entre elles ont témoigné devant les Anglais. Elles ont dit que les Grecs et les Turcs n’épargnaient personne, depuis les petites filles de douze ans jusqu’à une vieille femme de quatre-vingt-dix ans. La jeune femme qui a vu son père, son mari et ses frères mourir auprès de leur maison, a été ensuite séparée de ses trois enfants et violée par trois soldats grecs. Elle n’a plus revu ses enfants. Une autre, Marie Féodorova, a vu aussi son mari tué auprès d’elle, puis elle fut traînée par les cheveux dans une autre maison et, là. violée par 3o Turcs. Deux de ses trois enfants furent sérieusement blessés et l’un d’eux est mort àVarna. Sultana Balacheva est la vieille femme de quatre-vingt-dix ans, du village de Pichman, qui fut violée par cinq Turcs, en dépit de son âge et de son visage ridé. Voici quelques extraits des rapports secrets grecs, non destinés d’ailleurs à la publication, et qui serviront à démontrer que les mêmes outrages se répétèrent dans tous les pays où les Turcs avaient pris l'offensive : « Hier soir « (4/17 juillet), dès la première heure de la nuit (c’est-à-dire du coucher du « soleil, alla turca), jusqu’à six heures, la population turque a cerné le village « grec de Yildis-Keuï (Souldja-Keuï, au nord-ouest de Rodosto), y a mis le feu « et a massacré tout le village, avec femmes et enfants, soit 200 familles en « tout. Les témoins du drame sont tels et tels *... Personne n’a échappé à cette « catastrophe. » Des massacres isolés de bergers et d’ouvriers dans les champs, pendant la même journée, par les soldats et les indigènes turcs, sont mentionnés aussi comme ayant eu lieu dans les villages de Simetli, Karasli (tous les deux, au sud-ouest de Rodosto), Titidjik, Karadjé-Mouraté, Kayadjik, Akhme-tikli, Omourdjé et Mouratli. Le même jour (4/17 juillet), les soldats turcs ont tué, à Kolibia, près de Malgara, l’hégoumène du monastère d'Ivérie, Eudo-cime, le prêtre Panayote et quelques autres personnes. Mais ce n’était là qu’un commencement. Gomme la population des villages environnants se sauvait dans Kolibia, les Turcs « ont brûlé, après les avoir « tuées à l’intérieur de l’église, toutes les familles des villages voisins qui y « avaient trouvé refuge » (rapport du 9 juillet). Dans un autre village, près de Malgara, Has-Keuï, les Turcs ont aussi brûlé « un nombre assez grand de familles ». Dans le même village, (rapport du 12 juillet), l’officier demanda au mouktar (l’ancien du village) de lui préparer trois jeunes filles pour la nuit : 1 Homme toutes ces localités restent en possession des Turcs, on comprendra la nécessité de taire les noms de ceux à qui nous devons les documents cités.