LES DÉPOSITIONS 377 tement de la boutique de Fethi-Aga au comptoir de Démétriadis. Ces faits peuvent être attestés par les témoins Isaac Démétriadis, Georges Doulddis, Avigdor, Abraham-Effendi, Patchavradji, tous banquiers ou commerçants du Roustein-Pacha-Khan, présents au moment de mes achats. J’ai acheté ces tapis pour en faire des cadeaux et je les ai distribués à mes amis de Sofia. Lorsque j'ai entendu dire qu’on m’accusait, à Andrinople, d’avoir volé des tapis, je suis allé à Andrinople provoquer une enquête ; je me suis adressé au juge d’instruction près la Cour d’appel de Philippopoli. On a ouvert une enquête, qui n’a relevé aucune charge contre moi. « J’ai fait ouvrir, à l’Hôtel de Ville, un dépôt d’elfets volés par les Grecs. On transportait à ce dépôt de pleines charretées d’objets dérobés. J’ai vu, par exemple, deux pianos volés qu’on y amenait. Tout en sauvegardant la propriété des habitants d’Andrinople, j'ai refusé au consul bulgare Kojoukharov d’ouvrir une enquête sur les 3oo objets qu'on lui avait volés, uniquement parce qu'il était Bulgare et que je craignais qu'on ne nous accusât de partialité. J’ai exécuté l’ordre de Savovet de Danev, permettant aux hauts fonctionnaires turcs de quitter Andrinople pour se rendre à Constantinople. Je me suis rendu à ce sujet chez le vali Khalil-bev, je lui ai demandé de dresser une liste des fonctionnaires ; je les ai fait partir par groupes, en leur donnant une escorte jusqu'à Dédéa-gatch. Khalil m’a remercié en termes courtois et les journaux turcs ont signalé notre conduite humaine envers les Turcs. On m'a même reproché, par la suite, d’avoir laissé partir ces fonctionnaires, au lieu de les garder comme otages. Mais je ne faisais qu’exécuter les ordres du quartier général. « A la demande du Mufti, j’ai permis, quelques jours après la prise de la ville, de rouvrir trois ou quatre mosquées pour le culte. J'y ai mis des gardiens pour qu’on n’y trouble pas les prières, et cela, pendant deux heures environ après le dîner. Le commandant Mitov a chassé quelques officiers serbes (2 ou 3) qui avaient commencé à brûler et à déchirer de beaux Corans, dans la bibliothèque du Sultan-Sélim. Depuis lors, on a tenu la mosquée fermée: on ne l’ouvrait qu’à 4 heures de l’après-midi. Tous les tapis de cette mosquée ont été réunis et roulés ensemble. Ils sont restés intacts pendant tout le temps que je suis resté à Andrinople. Un incendie s’étant déclaré dans un minaret, je n’ai plus permis qu’on y monte. » N° 79.— Parmi les accusations non mentionnées dans les articles imprimés, il s’en trouvait une contre la Commission bulgare chargée de répartir les vagons de marchandises entre les marchands en gros. On parlait à Andrinople de « pots-de-vin» touchés par les membres de la Commission. M. Milioukov ayant communiqué cette accusation aux personnes responsables pour le gouver-