l.ES SOUFFRANCES DES Ml SIXMANS I»E MAC.KDOINK trente-deux villages environnants. Nous étions tous (ajouta Iladjien désignant les autres témoins qui étaient présents) de gros cultivateurs, employant chacun près de trois cents laboureurs et fermiers; nous sommes maintenant ruinés. N° /. La Commission d'enquctc a visité le camp des réfugiés musulmans, en dehors de Salonique, et causé avec deux groupes d’entre eux qui venaient d’un village voisin de Strumitza. Les Grecs leur avaient dit que les Bulgares les massacreraient certainement s'ils restaient dans la ville, et avec beaucoup d'insistance les avaient pressés de s’éloigner. La plupart cédèrent à la pression. Quelques-uns cependant restèrent, mais furent contraints, par la suite, de partir. Ils avaient entendu dire que d’autres villages avaient été incendiés, après leur départ, et quelques-uns avaient vu, de leurs yeux, leur propre village en flammes. Ils n’avaient reçu aucune nourriture des Grecs, depuis quatre jours. Ils n'avaient aucun projet d'avenir; ils ne désiraient pas passer en Asie ni s'établir en territoire grec. Ils disaient : « Il n’y a plus rien à espérer pour nous. » Plusieurs de ces réfugiés du village de Yedua-Kuk, prés de Strumitza, nous racontèrent leurs souvenirs de la première guerre. Les bandes bulgares arrivèrent avant l’armée régulière et ordonnèrent à toute la population mAle de s’assembler dans la mosquée. On l’y enferma et on lui prit 3oo livres. 18 des villageois les plus riches furent attachés ensemble et conduits à Bossi-lovo, où. on les tua et on les enterra. Il fut possible aux villageois de se rappeler 9 de leurs noms. .Y" .5. Les membres du Comité islamique de Salonique nous informèrent qu'il y avait, au ipr septembre, 135.000 Musulmans réfugiés dans la ville et aux alentours: la plupart d’entre eux étaient arrivés depuis la seconde guerre. Parmi ceux - là, fi ou 8.000 s'étaient déjà rendus en Asie Mineure, notamment k Mersina, Adalia et Skenderoun. Le Gouvernement grec avait promis de leur fournir cinq paquebots; et, au cours des quelques derniers jours, 3 000 avaient déjà reçu leur billet de passage. Le Comité venait de rappeler au Gouvernement grec qu’il était responsable des pauvres gens réfugiés, alors, à Salonique, puisqu’il les avait obligés à quitter leurs maisons. Il 1 avait requis d’assurer du pain à ces réfugiés. A l'époque de notre enquête, le t’omité dépensait en pain 5o livres par jour. Kn réponse à nos questions, les membres nous dirent qu’ils ne pensaient ¡tas qu’un grand nombre des réfugiés musulmans recevraient des terres dans la Macédoine grecque. Quelques-unes, peut -être, leur seront données à Kukush, mais il ne sera pas possible de convertir plus de 2 ou 3.ooo d'entre eux en fermiers.