LA GlERRE ET LE DROIT INTERNATIONAL clairon ou le tambour, le porte-drapeau et l’interprète qui peuvent l'accompagner. Le chef auquel un parlementaire est expédié n’est pas obligé de le recevoir en toutes circonstances. 11 peut prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher le parlementaire de profiter de sa mission pour se renseigner. Il a le droit, en cas d’abus, de retenir temporairement le parlementaire. Dans l’atmosphère de méfiance mutuelle, justifiée peut-être en partie par le mépris des devoirs moraux et des obligations formelles dont ce rapport témoigne, on a manqué généralement de la déférence due au pavillon blanc. On s'estaccusé mutuellement d’essayer d'en <> user indûment ». Mais cela ne peut pas justifier les attaques directes contre les parlementaires qui, incontestablement, eurent lieu. Un télégramme d’Uskub, publié dans les journaux serbes*, constate le fait suivant. Le commandant des troupes serbes qui assiégeaient Vidine, envoyaj le 18/3 ■ juillet, à 11 h. 3o du matin, un officier avec trois cavaliers pour informer le commandant de la garnison de Vidine de l’armistice conclu et commencer les pourparlers pour la fixation d’une ligne de démarcation. Le parlementaire était sur la chaussée, le trompette jouait et un soldat portait le pavillon blanc. Quand le parlementaire fut à trente pas du village de Novoseltsi, les Bulgares ouvrirent le feu. Le parlementaire ne fut pas blessé, mais ses deux compagnons reçurent les coups. Le télégramme ne dit pas ce qui advint, mais, évidemment, les Bulgares cessèrent de tirer et le parlementaire put accomplir sa mission. Les Serbes violèrent plus gravement encore les conventions relatives aux parlementaires. Le 18 juin r:r juillet, un ordre fut donné à l’armée bulgare d'arrêter l’offensive. Pendant quarante minutes, les Bulgares cessèrent donc leur attaque et quelques officiers furent envo3rés comme parlementaires. C’était, comme nous le savons, la dernière occasion d’éviter la guerre puisque le ministère de Sofia venait de désavouer les ordres donnés par le général Savov, obligé de battre en retraite. Nous avons les récits de ces parlementaires, qui montrent quel accueil fut fait, par les Serbes, à cette tentative d’arrêter les hostilités à peine commencées. Le lieutenant Bochkov fut arrêté ; on lui banda les yeux et on le conduisit auprès du commandant du régiment, d'abord, puis du commandant de la division. Contrairement aux clauses de la Convention, 011 lui déclara qu’on le faisait prisonnier. Il refusa d’ôter lui-même son bandeau. On lui dit alors qu'on le considérait comme un espion. On rapporta la chose au prince héritier Alexandre, qui répondit qu'il refusait d’entrer en pourparlers avec les Bulgares et de recevoir les parlementaires. C’était son droit, évidemment, mais, en déclarant Bochkov prisonnier, il l’avait outrepassé pour les deux raisons suivantes : i° les Bulgares n’avaient pas déclaré la 1 Voir VOdyeke, du 2» juillet/4 août.