336 DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE DEUXIÈME N° 58. Les événements autour de Demir-Hissar. — Un groupe de villages bulgares, dans les environs de Demir-Hissar, ont été la scène d’un massacre systématique. La plupart des habitants de ces villages, de Germán, Ivruchevo, Kirchevo et Tchervishta s’étaient enfuis dès le début de la seconde guerre. On leur envoya des lettres signées du Dr Christoleles, un médecin grec influent de Demir-Hissar, pour les inviter à revenir et les assurer qu'ils n'avaient rien k craindre. Marks Bourakchiev, de Kirchevo (180 maisons), était rentré dans son village, avec environ 80 autres familles. A l’arrivée des troupes grecques, le i5 juillet (c’est le témoin qui parle), les villageois leur firent bon accueil et apportèrent tout ce qu’on leur demandait. Tout à coup, il entendit le roulement d’un tambour et un tumulte indescriptible suivit, au milieu duquel il pouvait percevoir les cris et les gémissements des mourants. Il quitta sa maison et vit son voisin Stoïava Tchalikova, au milieu d’une mare de sang, mort de blessures de baïonnette, et il vit aussi le cadavre du petit Anghel Paskov. Il retourna chez lui et aperçut deux ou trois soldats qui fouillaient sa grand’mère pour lui prendre sou argent. Elle n'en avait pas; ils lui coupèrent la gorge et lui plongèrent leurs baïonnettes dans la poitrine. Puis ils se saisirent de lui et le conduisirent à une autre maison où se trouvaient d'autres soldats et des andartes. Ceux-ci commencèrent à discuter un sujet qui leur semblait important. O11 l’oublia, et un soldat lui ordonna de lui verser de l’eau pour qu’il pût y laver ses mains tachées de sang. Ensuite, le soldat lui fit signe et lui montra la porte. Il s'enfuit, en courant de toute sa force, et ceux qui le poursuivirent ne parvinrent pas à l’atteindre. 11 vit, du haut d’une colline, le village qui était en flammes. Dimitri Guidichov et Ivan Radev, qui s’échappèrent, eux aussi, du village, racontent cpie les hommes furent enfermés dans deux des maisons et brûlés vifs. On enferma 4° femmes dans la maison d’Anghel Dourov et là, on les frappa, on leur enleva leurs vêtements et on les viola. 4 d’entre elles (les noms ont été donnés) furent tuées et 4 autres (les noms ont été fournis également) emmenées deforce par les soldats. 20 paysans de Tchervishta et de Kruchevo, furent également massacrés à Kirchevo, ainsi que deux prêtres. Paul Chavkov ajoute qu’il a vu les soldats emmener 7 ou 8 femmes nues du côté de Corno-Brodi. .Vo 59. — A Germán, on procéda de la même manière. 3o familles revinrent, après avoir reçu la lettre du Dr Christoclès, et accueillirent les troupes grecques. On enferma les hommes dans l’église et les femmes dans le presbytère. Un des hommes, Dimitri Georghiev, parvint à s’échapper de l’église, rencontra ensuite Apostol Kostov et lui raconta son histoire. Une