2tó LES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DE LA GUEltllE élevés. Fortune faite, les Grecs reviennent de plus en plus s'installer au pays natal qu'ils transforment, dans lequel ils apportent les méthodes nouvelles, l’esprit d’initiative, iixanl ainsi au sol, en les employant et en les instruisant, les paysans qui, sans eux, seraient, à leur tour, partis à l’étranger. Si la Grèce a pu, lors des dernières guerres, soutenir sa circulation monétaire, c’est grâce, pour une part, aux émigrés qui, de retour pour prendre leur rang sous les drapeaux, ont apporté avec eux des sommes assez considérables, qu’ils ont déposées notamment à la Banque Nationale. Du 3o septembre 191a, mois de la déclaration de guerre, au 3i juillet 1913, le montant des dépôts à la Banque Nationale s’est régulièrement accru. Parti de 197.78a.000 francs, à la première date, il a atteint 249.046.000 francs à la dernière. Le chiffre des dépôts de toutes les banques d'Athènes a suivi une progression identique. 11 était de 352.7Cu.ooo, au 3i juin 1912, de 44>-G8i.ooo au 3ojuin 1913. Ainsi, grâce à la prépondérance de l’agriculture, au régime de la petite propriété, et, en plus, pour la Grèce, à l’émigration, la Bulgarie, la Grèce et la Serbie ont pu supporter une longue guerre, à certaines heures, douloureuse et cruelle, sans arrêt de la production, sans commotions profondes : cela est dû à la résistance économique de chaque famille solidement établie sur le sol lui appartenant. Cependant il y eut, mais alors en raison des antagonismes de nationalités, des remous qui déracinèrent de nombreuses familles et les jetèrent en exil. Un des plus tristes spectacles qu’il ait été donné k la Mission de voir, a été celui offert par les réfugiés. Leur présence a créé aux Etats qui les avaient reçus de graves difficultés d'ordre financier et a posé un important problème économique, celui de leur établissement définitif. Les réfugiés que la Mission a vus, en Grèce et en Bulgarie, fuyaient le sol de leur patrie transformé, par la conquête et les traités, en pays étranger pour eux. C étaient, en Grèce, des Musulmans des parties de la Thrace et de la Macédoine envahies par les Bulgares, ayant suivi l’armée grecque, incités d’ailleurs, pour beaucoup, d’après les témoignages que nous avons recueillis, k cet exode par les Grecs, qui leur promettaient protection, subsistance et terres. C étaient, en Bulgarie, des Musulmans aussi, et surtout des Bulgares, qui avaient fui devant les Serbes et les Grecs, maîtres récents et jaloux des parties de la Macédoine où ils étaient établis. 11 y eut ainsi une sorte de classement des nationalités si enchevêtrées en Macédoine et, pour un temps, la Macédoine nouvellement divisée entre la Serbie, la Grèce et la Bulgarie, a eu approximativement sa population répartie de gré ou de force dans les nouvelles frontières d après les nationalités. Cela