344 DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE TP.OISIÈMK la force de marcher. Le soldat l'a forcé à avancer à coups de crosse. Un israélite du nom de Salomon Behmi pria le soldat d avoir pitié et de laisser le vieillard se reposer. Enragé par cette intervention, le soldat tua avec sa baïonnette les deux hommes. Le même jour, 8 soldats dévalisèrent la maison de 3 frères turcs, horlogers, enlevant plus de 5oo montres. Ils tuèrent l’un d'eux, Aziz-Ahmed, en le perçant de coups de baïonnette, même après qu'il fut mort. Les deux autres frères se sauvèrent en fuyant. « Le troisième jour de l'occupation, une vingtaine de soldats bulgares massacrèrent horriblement, après les avoir dévalisés, i3 Turcs, dont trois mollahs, avec le muezzin Aziz-Youssouf, dans la mosquée Miri-Miran. J'ai vu moi-même les traces de sang, et mes collègues les ont photographiées... « Encore plus révoltant est le récit de io soldats turcs qui se trouvent actuellement en traitement à l’hôpital du Croissant-Rouge égyptien. « En évacuant Andrinople, les Bulgares envoyèrent à Mustafa-Pacha, sous escorte. 200 prisonniers turcs. Tous les malades et blesses qui n'avaient pas la force de marcher furent tues en route. « La colonne fut partagée ensuite en trois groupes : le groupe où se trouvaient les dix personnes précitées était composé de 60 prisonniers. A un moment donné, les Bulgares leur déclarent qu’ils sont libres, qu’ils peuvent aller où ils veulent ; les malheureux n'ont pas le temps de faire une dizaine de pas que les Bulgares, sur l'ordre de leurs officiers, ouvrent le feu. Tous sont tués, excepté ces 10 soldats qui, grièvement blessés, simulent la mort. « Pendant quatre journées entières, ils restèrent sans nourriture, cachés dans la forêt. Parmi eux se trouvent Camber Ouglou Camber, Hassan Ouglou Hay, Emis Ouglou Emin, des icr et 2e bataillons des rédifs de Kirk-Kilissé. (Suivent les autres noms.) Presque tous ont la gangrène, deux d'entre eux sont déjà morts ; on 11e connaît pas le sort des deux autres groupes, mais le métropolite grec raconte que deux prêtres, accompagnés de gendarmes et envoyés pour chercher des Grecs maltraités, ont trouvé sur les bords de la Maritsa des dizaines de cadavres de prisonniers criblés de balles et de coups de baïonnette. « Le maître d'école du village de Koumarli, Hassiz ElTendi, rapporte officiellement que les Bulgares, en se retirant, sous prétexte de rechercher des armes, ramassèrent dans la mosquée une cinquantaine de Musulmans et les massacrèrent ; que, dans le village Amour, les Bulgares enlevèrent 10 filles musulmanes, dont la plus âgée avait douze ans. On ne connaît pas leur sort. « Hass EfTendi constate en même temps avec satisfaction que dans plusieurs villages, une quantité de Musulmanes furent sauvées par des femmes grecques. « En terminant ce martyrologe, je veux citer un fait d’une atrocité inouïe.