LA MACÉDOINE serbe Salonique, on 1 emprisonna et qu'il resta incarcéré durant vingt-sept jours. La raison, en 1 espèce, est que les Grecs, qui n’avaient pas d’évêques bulgares parmi leurs prisonniers, regrettaient déjà d’avoir laissé partir MM. Auxen-tius et Boris. Aussi gardèrent-ils M. Hilarión comme otage et ne le inirent-ils en liberté que deux jours avant la conclusion de la paix. Le départ des évêques, c’était la lin de l'Eglise exarchiste en Macédoine, c’était la fin de l’existence officielle et reconnue de la nationalité bulgare. Les pouvoirs d'occupation n'ont pas tardé à tirer ces conséquences, si conformes à leurs désirs. Nous savons, en effet, qu'on n'avait même pas attendu ce départ pour travailler à l’anéantissement complet du « bulgarisme » en Macédoine. Si, pendant les premiers mois d’occupation, septembre, octobre, et même novembre, on pouvait encore penser qu’il s'agissait de malentendus et d’abus de pouvoirs commis par des éléments irresponsables ou par des autorités locales, par la suite, cette explication devint insoutenable. Dès le commencement de igiii, la persécution de la nationalité bulgare, surtout dans les régions qui devaient passer à la Serbie par le traité du 29 février 1912, était devenue systématique. Dès le mois de mars, quand l’impossibilité de la sortie serbe sur le littoral adria-tique apparut comme évidente et quand, de l’autre côté, les Bulgares eurent réussi à prendre Andrinople ( 13/26 mars), on ne cacha plus les efforts destinés à amener l’annexion complète de tous les territoires occupés en Macédoine. La paix avec la Turquie (17/30 mai) et le discours de M. Pachits à la Skoupchtina servirent de signal pour commencer les préparatifs de la lutte contre les alliés, la recherche des armes chez les suspects, l’appel sous les drapeaux de ceux dont on croyait déjà être sûr. Deux semaines plus tard, tout le monde disait en Macédoine que la guerre avec la Bulgarie était imminente, et l’on agissait en conséquence. Le 17/30 juillet, le moment décisif arriva. En attendant que les armées alliées en vinssent aux armes, les Serbes menèrent pendant six mois une guerre de guérillas, en Macédoine, à côté de l’armée régulière. Ils armèrent leurs vieilles bandes, dont les chefs et les soldats portaient l’uniforme militaire. A Uskub, au moment de l’arrivée des troupes, il se forma, à côté du commandement supérieur, un Comité central de la « Défense nationale » qui eut des filiales dans d’autres villes de Macédoine. La population d'Uskub a désigné son siège, situé derrière la maison Weiss, à proximité du consulat russe, du nom de la Maison noire, pour rappeler celui de la ligue même qui s'appelait « la Main noire » *. C’est cette orga- 1 La Tribune de Belgrade a publié, le 18 novembre/1" décembre, les révélations d’un officier anonyme qui avait été membre de l’organisation secrète de la Mail 1 noire. Cette organisation, qui s'était formée sur le principe des Carbonari, avait pour but, selon lui, de libérer les Serbes du joug turc. Par la suite, le camarade qui l’avait initié lui dit que, à cause de l’incapacité du