DOCUMENTS RELATIFS Al CHAPITRE TROISIÈME faibles ciu'ils ne pouvaient pas se tenir debout et qu'ils semblaient l’ombre d'eux-mêmes. Il en mourait, mais pas par centaines ; le premier matin, nous avons eu trente morts. « Au sujet du pillage, voici ce que j’en ai vu. « Au moment de l'entrée de nos troupes, le i3 au matin, je passai à côté du Club Jeune-Turc (dans la maison d’Abouk-Pacha) et je trouvai là deux charrettes remplies de meubles; il y avait entre autres choses des lits en bronze qui pouvaient valoir mille francs, des miroirs, des garde-robes, des meubles précieux. J’ai tiré mon sabre et j’ai essayé de parler à ces gens, mais comme ils parlaient grec, nous ne nous comprenions pas. J’ai fini par les chasser. Dans line des rues, un peu plus bas, on pillait l'horloger qui ms criait : « On est en train de piller à l’intérieur! » Je donnai l'ordre de sortir ; trois hommes sortirent et je frappai l'un d'eux du plat de mon sabre. Les Turcs me criaient « Bravo, a/'erirn, efemdim ; ce sont les « rourns » ! Mais il n'y avait pas moyen d’arrêter le pillage. Toutes les rues, la mosquée du Sultan-Selim, le Konak, etc., étaient remplis de gens, de femmes, de vieillards, d'enfants ; tout le monde emportait son butin avec soi, ici, un canapé, là, quelque autre chose. Quand je donnais l’ordre de jeter les objets volés, on obéissait, mais dès que je m’éloignais, on s'en emparait de nouveau. J’ai placé une sentinelle au Conseil municipal et là, rien n’a été pris. A deux reprises, je suis entré dans la maison des officiers turcs et j'ai vu des civils qui en sortaient. On a tiré sur moi par trois fois. J'envoyais bien des patrouilles, mais qui s’égaraient dans ce labyrinthe de ruelles. Alors, j'ai ordonné aux habitants de siffler pour prévenir et appeler les patrouilles. On verra par l’exemple suivant combien il était difficile d’arrêter le pillage. « Je connais un des officiers turcs faits prisonniers, un certain Hasib-eBendi Un Grec, nommé Yani, avait pillé sa maison et lui avait volé ses chevaux. Dans la même maison, on trouve un autre Turc avec la tète fendue. Je demande : « Qui a fait cela ? » — « Un Grec de Kaïk. » — « Qui ? — « Je n'ose pas le dire, j'ai peur d'être tué » — « Mais je me porte garant qu’on ne vous fera aucun mal ». — « Malheureusement, vous ne pouvez pas concentrer toute votre attention sur moi seul». J’ai donné une sentinelle à la famille de Hasib-effendi, et ils sont allés demeurer ailleurs, dans les Aa/ifc/ies(jardins). Là encore, un Grec habitait la même maison et a trouvé moyen de s’emparer de tous leurs habits. On trouvait quantité de choses pillées dans les maisons grecques. Nous recevions jusqu’à deux ou trois cents déclarations de pillage par jour. Je donnais aux pillés une patrouille, qui fouillait les maisons et retrouvait partout des objets dérobés. Les biens de Delaver bey et son piano étaient du nombre. Quantité de personnes se présentaient au Conseil municipal pour obtenirdu commandant un certificat attestant que telles et telles choses avaient été achetées, mais le