LA GL'ERRE ET LE DROIT INTERNATIONAL 217 « que pansé sur-le-champ par le médecin-major, il mourut moins d’une heure « après. Le commandant du ioc régiment, irc réserve, et celui du i3° régi-« ment supplémentaire, ire réserve, m’ont communiqué ce qu'ils savent tou-« chant l’emploi de ces balles. Je connais le cas d’un sergent du io° régiment, « ir0 réserve, qui, atteint par une balle de cette espèce, eut tout le visage « emporté. » Le témoignage du docteur a été envoyé par le colonel Mariukovits, le même jour (22 juillet, n° 2.079), à l’état-major : « Comme suite au rapport On0 2.070,611 date d'aujourd’hui, j’ai l’honneur de « transmettre le rapport du commandant du 3° régiment supplémentaire. « M’apercevant, au cours des engagements avec les Bulgares, le i5 et le 17 de « ce mois, que les balles de l'ennemi produisaient des effets complètement « différents de ceux que nous avions constatés jusque-là, je consultai le doc-« teur de l'armée qui me répondit ce qui suit : « Je n’ai pas grande expérience des balles dum-dum, mais d'après ce que « disent les blessés et tous ceux qui ont pris part au combat de Preslapa, « avec les Albanais, je me permets d’exprimer mon opinion au commandant, à « savoir que les Bulgares disposent d'une certaine quantité de ces balles et s’en « servent surtout la nuit. L’action de ces balles consiste à exploser au moment « où elles frappent, déformant ainsi les blessures et les rendant plus difficiles « à guérir. « Je demande que cette assertion soit vérifiée sur les blessés et qu’on y « attache en haut lieu l’importance qu’il convient. » Le jour suivant, le 23 juillet (n° 2.o85), la constatation du docteur de l’armée, M. Mihaïlovsky, fut envoyée à l’état-major. Elle était signée par le colonel Mariukovits : « Comme suite aux rapports 2.070 et 2.079, en date d'hier, j'ai l’honneur de « vous transmettre le rapport ci-joint, émanant du docteur du io° régiment » 1r0 réserve. « En réponse à la question du commandant : les Bulgares ont-ils employé « des balles dum-dum, ou d’autres balles contenant de la dynamite, au cours « des combats livrés le long de la frontière de Vlasima, le docteur a répondu « comme suit : « J’ai l’honneur d’affirmer que, parmi les blessés de notre icr bataillon, « qui furent atteints au combat du 7 courant, j'ai eu sous les yeux huit cas de « blessures faites par des armes à feu de petit calibre. Dans chacun de ces cas, « on eût dit que la chair avait été arrachée et lacérée comme avec des pinces. « Toutes ces blessures présentaient deux orifices, à rentrée et à la sortie de la « balle qui avait traversé le corps. Les deux ouvertures étaient d'une largeur « disproportionnée au calibre de la balle. Une de ces huit blessures causées