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LA GUERRE ET LE DROIT INTERNATIONAL
   IV.	— Des failles el <les crimes, 011 en trouve à profusion partout. Nous allons les récapituler, en comparant la triste réalité aux belles résolutions formulées dans la Convention de la Ilaye de 1907, que signèrent les belligérants eux-mêmes. Dans notre classification, nous suivrons l'ordre des
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articles de la Convention.
  Commençons par la question importante des prisonniers de guerre :
   Art. 4. — Les prisonniers de guerre sont îiu pouvoir du Gouvernement ennemi, mais non des individus et des corps qui les ont capturés. Ils doivent être traités avec humanité. Tout ce qui leur appartient personnellement, excepté les armes, les chevaux elles papiers militaires, reste leur propriété.
   Art. 5. — Les prisonniers de guerre peuvent être assujettis à l’internement dans une ville, forteresse, camp ou localité quelconque, avec l’obligation de ne pas s’eu éloigner au delà do certaines limites déterminées; mais ils ne peuvent être enfermés que si la sûreté de l’Etal l’exige d’une façon pressante et seulement pendant la durée des circonstances qui nécessitent cette mesure.
   Art. 6. — L’Etat peut employer comme travailleurs les prisonniers... à l’exception des officiers. Ces travaux ne seront pas excessifs et n’auront aucun rapport avec les opérations de la guerre... Les travaux faits pour l’Etat seront payés d’après les tarifs en vigueur pour les militaires... Le Gouvernement... est chargé de leur entretien. . Les prisonniers... seront traités pour la nourriture, le couchage et l’habillement sur le même pied que les troupes du Gouvernement... Les prisonniers évadés... sont passibles de peines disciplinaires.
   Art. 23. — 11 est défendu... de tuer ou de blesser un ennemi qui, ayant mis bas les armes ou n’ayant plus les moyens de se défendre, s'est rendu à discrétion.
   Entre ces maximes généreuses d’un Age éclairé et les réalités de la guerre balkanique, quelle distance ! Ici, on s’inspire du principe de Montesquieu : « Tout le droit que la guerre peut donner sur les captifs est de s’assurer tellement de leur personne qu’ils ne puissent plus nuire. » Là, on en revient presque à la maxime de Germanicus et de toute l’antiquité : « Ne faites pas de prisonniers ». C’est alors la vengeance et la cupidité qui décident de leur sort, avec cette seule différence qu’on n’en fait plus des esclaves : on pille sur place et on tue, ou bien, on tue et on pille. On fait encore des prisonniers, mais on en fait très peu sur le champ de bataille et, souvent, on ne laisse pas vivre ceux qu’on prend. L'esprit surchauffé du soldat ne peut comprendre que l ennemi désarmé et blessé, qu’il trouve étendu par terre, est déjà un prisonnier de guerre, qu il ne doit plus ni tuer ni blesser, comme il est dit à 1 article 2.1 de la Convention citée plus haut et à l’article 2 de la Convention revisée de Genève 1 (icjoii). Aux Balkans, on achève l’homme.
  1 \ oir, sur les hésitations antérieures. Armand du Payrat : Le Prisonnier de guerre dans la Guerre continentale, Paris, A. Rousseau. 1910, p. i33-i35.