23« t I.A GIERRE ET LE DROIT INTERNATIONAL (i3/a6 août), le Targovinski Glassnik, a essayé de justifier son Gouvernement endisant qu'une enquête internationale, confiée à une mission qui se prétendait chargée d une fonction juridique, allait être menée dans les Balkans, alors qu’une œuvre de ce genre était du seul ressort du Gouvernement d’un pays indépendant et souverain. C’était là, selon lui, une limitation de la souveraineté, une intervention dans les droits de l’Etat. A moins que l’iitat n’y consentît et ne donnât la permission spéciale d’enquêter chez lui, la nomination «l'une telle Commission constituait à elle seule un « acte d’arbitraire international ». L’organe « «le la jeunesse marchande de Belgrade » est allé, sans doute, un peu loin. La fonction «jue la Commission Carnegie avait assumée n’était pas du tout « une fonction juridkpie », et ses conclusions (que le journal précité prévoyait en partie) n’ont rien de commun avec une intervention internationale «tiplomatique. La Commission Carnegie n’a représenté en Orient «jue l'opinion publique, gardienne de la paix et de la morale, bien qu’elle ait été plusieurs fois aidée dans sa mission par les Etats intéressés, comme cria s’est produit en Bulgarie, où elle a eu la possibilité de questionner «les personnages officiels en exercice, sur les faits «pii l’intéressaient. En pays bulgare, en effet, elle a reçu des informations, non seulement de personnalités privées, mais encore du Gouvernement lui-même, et elle a été admise à dépouiller les archives (voir par exemple les lettres de soldats grecs citées plus haut) et à entrer en relations avec les services de l’Etat (les ministères, le Saint-Synode). La même facilité lui a été en partie accordée en Grèce. La question soulevée par le Targovinski Glassnik pourtant n’est pas superflue, et la Commission la reprend ici d’elle-même. Si une Commission d'enquête auprès des armées belligérantes, durant le cours «les guerres, pouvait exister, non pas comme une entreprise due à l’initiative privée, mais comme une institution régulière dépendant de cette grande organisation internationale «les gouvernements qui existe déjà et 'agit d'une façon intermittente, par la voie des Conférences de la Haye, et d'une façon permanente, par le Tribunal «1e la Haye, son œuvre serait autrement importante et utile «pie celui que peut faire une simple Commission privée. La Commission Carnegie a pu néanmoins réunir une documentation sérieuse, «¡u'elle présente aujourtl’hui au lecteur, mais elle a rencontré des obstacles qui ont nui a l'efficacité de son action. Une Commission «pii serait une institution permanente et sanctionnée par les Gouvernements signataires «les conventions de La Haye pourrait se charger d’exercer un contrôle sur l’application de ces conventions. Elle en préviendrait les violations, au lieu de les con«lamner après coup. Et si l'on affirmait (sans raison, d’ailleurs) que l'exécution des conventions est impossible tant «pie leur étude intégrale n'aura pas fait partie de l’enseignement militaire, à