80 GRECS ET BULGARES avons massacré les jeunes ; nous n’avons épargné que les vieillards et les enfants. » ..... « Ce qu’on fait aux Bulgares est sans nom et aussi aux paysans bulgares. Cela a été une boucherie ; il n’y a pas une ville ni un village bulgare qui n’aient été incendiés. » ..... « Nous avons massacré tous les Bulgares qui nous sont tombés entre les mains et nous avons brûlé les villages. » ..... « Des 12.000 prisonniers que nous avons faits à Nigritâ, il n'en reste que 4i en prison; partout où nous sommes allés, nous n'avons pas laissé une seule racine de cette race. » ..... « Nous leur avons arraché les yeux (à 5 prisonniers bulgares) pendant qu’ils étaient encore en vie. » ..... « L’armée grecque met le feu à tous les villages où il y a des Bulgares et massacre tout ce qu’elle rencontre. Dieu sait où cela s’arrêtera. » Ces lettres nous épargnent la peine de résumer les dépositions recueillies. De Kukush à la frontière bulgare, l'armée grecque a dévasté les villages, violé es femmes, massacré les non-combattants. Les représailles ordonnées furent manifestement accomplies. De plus, nous répétons que ces « représailles » ont précédé la provocation bulgare. La liste de villages brûlés par l’armée grecque, liste qu’on trouvera au numéro 52 de l’Appendice, donnera quelque idée de cette dévastation sauvage. A Serrés, les Bulgares détruisirent 4-°o° maisons et cette dévastation se produisit au cours de l’incendie qui suivit le combat dans les rues. La destruction de cette ville importante a profondément ému l'imagination du monde civilisé. Systématiquement et de sang froid, les Grecs ont incendié 160 villages bulgares, détruisant au moins 16.000 maisons. Ces chiffres se passent de commentaires. LE DERNIER EXODE Le récit des souffrances endurées par les non-combattants de Macédoine ne serait pas complet si l’on passait sous silence l’exode final des Musulmans et des Grecs, lorsqu'ils quittèrent les territoires accordés aux Bulgares. Une énorme quantité de Musulmans arrivèrent aux environs de Salonique au moment où nous y résidions. Nous vîmes jusqu'à 8.000 d’entre eux campés dans les champs ou sur le bord des routes. Ils avaient amené leurs charrettes à bœufs et ces véhicules primitifs servaient d’abri à des familles entières. Ils avaient laissé derrière eux leurs champs et leur village et l’avenir leur semblait, à tous, vide et sans espoir. Ils ne désiraient pas passer en Asie, ni s’établir