404 DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE TROISIÈME Mêmes aspects dans les boutiques. On avait emporté les marchandises précieuses et fait des autres un tel gâchis qu’il était impossible d’y plus rien distinguer. Tout cela avec l’intention expresse de détruire ce qui ne pouvait s’emporter ; par exemple, le sucre, les bonbons, le nougat, avaient été jetés dans les lavabos, ou souillés de peinture ; on avait versé du pétrole sur la farine, etc. Au cours des recherches pour trouver l’argent, on avait fait sauter tous les coffres-forts à la dynamite. Toutefois, le spectacle le plus terrifiant était celui qu’offrait la pharmacie. La dévastation semblait avoir atteint là son point culminant : pas une bouteille, pas un pot intact. On avait fait feu sur les bandages et sur la ouate, puis on les avait déchiquetés et éparpillés sur le plancher, qui offrait l’image même du chaos. On avait écrasé, mêlé tous les médicaments, et les vapeurs délétères qui s’en élevaient rendaient dangereux de séjourner là longtemps. Des témoins oculaires rapportent que les Bulgares ont tenu à pénétrer dans les maisons des officiers et des soldats et à les ravager de la plus odieuse manière. L’armée bulgare, après trois jours passés à Ivniajevats, avait atteint un tel degré de démoralisation (cela à cause du vin trouvé et bu dans toutes les caves) qu’on en fut réduit à désarmer un bataillon tout entier et à le conduire, sous forte escorte, hors de la ville. On parle aussi de violences infligées à des petits garçons ; mais je suis resté trop peu de temps dans la ville pour obtenir confirmation de ces bruits. Jacob Ossipovits Kapustin, sujet russe, N° 8ti. — Documents bulgares. a) DISPOSITION DES BULGARES RÉFUGIÉS A KUSTENDIL i. Village de Sketovo (arrondissement de Kratovo). — Vingt-quatre familles de Sketovo se sont enfuies à Kustendil, soit en tout 76 personnes, dont a5 hommes, 18 femmes et 33 enfants. Dès le mois de mars, les Serbes commencèrent à molester la population ; ils ne permettaient pas aux villageois de se réunir entre eux, de se rendre aux villages voisins ou au moulin, ou encore de vaquer aux travaux des champs. Sous divers prétextes, ils commencèrent à recueillir de l’argent. Le prêtre Hadji pop Constantinov reçut de l’officier Rankovits l’ordre de prononcer, à la messe, le nom du roi Pierre et celui du métropolite de Belgrade, et il s'y soumit. Un soir, deux gendarmes conduisirent le prêtre au couvent de Lesnovo, dans une chambre, avec un diacre ; là se trouvaient l’officier Rankovits et un autre. Se tournant vers le prêtre, Rankovits lui dit grossièrement : « Pourquoi ne cites-tu pas à l’église les noms