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DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE TROISIÈME
demeure, vit les Serbes s’emparer de 60 à 70 hommes, qu’ils emmenèrent hors du village.
   Toutes les femmes les suivirent, suppliant pour leurs maris. Une fois hors du village, les Serbes ont attachés les hommes les plus jeunes et ont commencé à les poignarder, tandis que les femmes criaient, épouvantées, et se tordaient les mains, sans que personne prît en pitié leur désespoir.
   Le témoin, effrayé d’avoir assisté à cette scène horrible, a repris, en fuyant, le chemin de sa maison. Pendant tout ce temps, les Turcs continuaient à tuer et à piller ; ils enlevèrent même des jeunes filles. Un autre témoin du même village les a vus de ses propres yeux se saisir de Maria Pezova, âgée de dix-sept ans, de Menka Athanassova, ayant le même âge, et de Neda Panova, les mettre sur des chevaux et les diriger sur les villages turcs de Kocharka, de Gulelia et d’Arsalia, en chantant et en poussant des cris.
   Le témoin s’est alors sauvé ; près du village il a rejoint d’autres fuyards, venus du village même et, plus loin, cette troupe s’est réunie à un autre groupe ; cela formait un rassemblement d'environ 3oo personnes,
   Tandis que tous ces fugitifs s’éloignaient, des bachi-bouzoucks les poursuivirent et tirèrent sur eux. Les balles pleuvaient comme de la grêle ; des hommes, des femmes, des enfants en grand nombre tombèrent morts. En outre, les Turcs leur tendirent, par trois fois, des guets-apens, dans lesquels plusieurs personnes succombèrent encore. La troisième fois, les malheureux faillirent tous être exterminés et ne durent leur salut qu’à la nuit.
   De toute cette troupe, 9 familles seulement sont parvenues à Ivustendil : la plus grande partie de ces pauvres gens se dispersèrent, beaucoup moururent, d’autres se rendirent à Radoviche, et d’autres enfin s’égarèrent. Pendant le trajet, des fuyards de Kontché et de Lubnitsa les rejoignirent et racontèrent que les Serbes et les Turcs avaient brûlé et massacré tout ce qui était bulgare, qu'ils avaient eux-mêmes vu les flammes du village Kontché et, aussi, entendu des coups de fusil.
   (Autre témoignage sur les mêmes faits). — Le 24 juin/7 juillet, tout le village de Gradets a été incendié par les troupes serbes, qui ont égorgé 5i hommes et 9 femmes de ce village et enlevé 3 jeunes filles. Noms des hommes égorgés : Kostadine Gounov, Yato Nicolov et son fils, Lazar Petre Poréklato, Velko Gheorghiev, Constantin Stovanov, Anghel Zaycov, Spasso Moskovski, Trayko Daphinine, Spassé Gheorghiev, Athanase et Nicolas Gheorghiev, Dino Petkov, Gheorghi Stoycov, Micho père et fils, Thanas Andov, Pavlé Kotchev, le prêtre Christo Pavlevski, Karanfîla Pavleska, Stoyan Pavlevski, etc. Noms des femmes égorgées : Zoyia Filéva et ses tilles Mitra, âgée de quatorze ans, et Ghina, âgée de deux ans ; Tana Dintchéva, Yana Gounovska, Maria Trayanova et sa belle-fille Sovka Pépova, Maria