DOCUMENTS RELATIFS AC CHAPITRE TROISIÈME retirèrent, la mère et les filles étaient sans connaissance. Toutes les personnes réfugiées ce soir-là chez le mufti se déclarent prêtes à témoigner de la vérité de ce récit. « Un autre exemple : Le même jour, 4 officiers bulgares se sont introduits dans la maison du riche israélite Salomon ben Bassat. Les femmes et les jeunes filles réussirent à se sauver dans les maisons voisines, en franchissant un mur, mais, au premier étage, restèrent les enfants. Une servant«, âgée de dix-huit ans, qui revint pour les prendre, fut violée, à deux reprises, par chaque officier et, à la fin, pour se sauver, elle déclara qu’à l’étage supérieur se trouvait la fille, très belle, du propriétaire. Les officiers étant montés, la jeune fille s’enfuit, laissant derrière elle des traces ensanglantées. Elle se trouve encore à l’hôpital. « Le mufti, mentionné plus liaut, ainsi que tous les habitants sans distinction de religion, racontent que les Bulgares, quelques jours après leur arrivée, ont fermé toutes les mosquées qui, précédemment, avaient été souillées et transformées en lieux d’aisance. Du haut des minarets, des soldats bulgares urinaient publiquement pour injurier les Musulmans, imitant le chant des muezzins, et proférant de grossières injures contre Mahomet, la religion, le sultan et contre l’ancien commandant de la forteresse, Chukri-pacha. « Sur une plainte du mufti, le commandant bulgare, général Veltchev, exigea qu’on lui indiquât les coupables. Lorsque le mufti lui montra par la fenêtre un soldat qui, du haut du minaret, était en train de satisfaire un besoin naturel, Veltchev répondit sarcastiquement qu’ « on ne peut pourtant pas « priver un pauvre soldat de distractions inofTensives ». LE GÉNÉRAL VELTCHEV V° 6*7. — « Il serait juste de dire ici que, d’après les déclarations unanimes des consuls, du métropolite, du mufti et de tous ceux qui ont eu l’occasion de parler avec lui, le général Veltchev s’est toujours montré excessivement cruel et brutalement arrogant. Il disait ouvertement, et, parait-il, d'accord avec les vues sérieuses de son gouvernement, que la Bulgarie n'avait besoin ni des Grecs, ni des Musulmans, et qu’ils profiteraient de la première occasion pour anéantir toute la population grecque et musulmane. Il exprimait l'intention de les remplacer par 28.000 Arméniens de Bodosto et de Malgara. « Le traitement atroce que subirent, aux premiers jours de l'occupation bulgare, les prisonniers et la population mâle turque, prouve que ce n’était pas une menace vaine. Les canons du fort de Kevi sont restés jusqu'à présent braqués sur la ville.