A N N E X E S 1 I DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE DEUXIÈME § i. Les souffrances des Musulmans île Macédoine pendant la première guerre. — §. 2. La conduite des Bulgares pendant la seconde guerre. — § 3. La boucherie de Demir-Hissar. — § /(. L'alTaire d’Arkangeli. § 1. — Les souffrances des Musulmans de Macédoine pendant la première guerre. Ar° /. Témoignage de Rainai Effendi, de Struinitza. — L'armée bulgare arriva le lundi \ novembre 191 a. Avec les deux évêques et deux autres notables, je sortis pour négocier, avec le commandant, la soumission de notre ville. En entrant dans la ville, les Bulgares désarmèrent les habitants, mais se conduisirent bien et ne pillèrent pas. Le jour suivant, une autorité civile bulgare fut établie, mais les Serbes prirent la surveillance militaire. L'armée bulgare se dirigea sur Doiran ; avec son départ, commencèrent le pillage et le massacre. J’ai vu un vieillard de quatre-vingts ans étendu dans la rue, la tète fendue, et j'ai vu le cadavre d’un petit garçon de treize ans. Je pense qu’environ trente musulmans furent tués ce jour-là, dans les rues, par les bandes bulgares. Le mercredi soir, on publia un décret défendant à tout musulman de quitter sa maison, le jour ou la nuit, jusqu’à nouvel ordre. Alors on constitua une Commission formée des notables bulgares de la ville ; le gouverneur militaire serbe présidait et le gouverneur civil bulgare siégeait avec lui. On nomma une gendarmerie locale, puis on envoya un gendarme et un soldat de maison en maison pour appeler les Musulmans un par un à comparaître devant la Commission. On m’appela avec les autres. La procédure était la suivante : le commandant serbe demandait : « Quelle sorte d’homme est-ce? » On répondait 1 Le lecteur ne sera pat surpris de trouver dans un grand nombre des documents qui composent la seconde partie de ce volume une rédaction sommaire et quelquefois même incorrecte. Mous avons tenu à garder à ces documents, dont beaucoup reproduisent des témoignages de soldats, de paysans et de gens du peuple, l'accent original qui en fait tout le prix au point de vue de l’établissement de la vérité.