LA CONDUITE DES BULGARES DURANT LA SECONDE GUERRE 63 baptême. Ce procédé fut appliqué systématiquement et longtemps avant le début de la seconde guerre. Dans la plupart des districts, les Pomacks se conformèrent extérieurement aux pratiques de l’Eglise bulgare et écoutèrent, avec une apparence de docilité, les prêtres et les religieuses envoyés par le Saint-Synode pour les instruire dans les dogmes chrétiens. Cette aberration, visiblement opposée à la tolérance habituelle dont les Bulgares ont toujours fait preuve envers les Musulmans qui vivaient à l'intérieur de leurs frontières, doit se classer parmi les violences les moins excusables de la guerre. Le Saint-Synode argue que, puisqu'on a jadis employé la force pour convertir les Pomacks à l’Islam, il est licite d’employer la force pour les reconvertir. L’argument prouve une fois de plus que les races qui ont été façonnées, pendant des siècles, par la loi des représailles et la pratique de la vengeance tendent à s’abaisser toutes au même niveau. § 2. — lia conduite des Bulgares durant la seconde guerre. Les accusations portées par les Grecs contre les Bulgares sont déjà familières à tous ceux qui lisent les journaux. Que certaines de ces accusations aient été grossièrement exagérées, cela est maintenant évident. Par exemple, le Temps raconte le meurtre de l’archevêque grec de Doïran. Nous l’avons vu vigoureux et qui semblait bien en vie, environ deux mois après... Une messe de requiem fut chantée pour le repos de l’âme de l’archevêque de Kavalla ; et pourtant, ses fidèles fêtèrent son retour pendant que nous étions à Salonique. Le correspondant du même journal affirme qu’il a assisté en personne aux funérailles de l’archevêque de Serrés, sauvagement mutilé avant sa mort (lettre datée de Livonovo, le 23 juillet). Cette épouvantable aventure n’a cependant point forcé ce prélat à interrompre son ministère, qu’il exerce encore. Après qu’on a écarté, comme il convient, toutes ces altérations évidentes, il n'en reste pas moins à la charge des Bulgares de lourdes accusations, appuyées d’irréfutables témoignages. Il est certain que la petite ville de Doxato a été incendiée et qu’un massacre y a été organisé pendant et après une attaque bulgare; il est certain qu’on a mis le feu à la ville de Serrés, pendant une attaque bulgare. Il est également certain qu’un grand nombre de non combattants, et parmi eux l’archevêque de Melnik et de Demir-Hissar, ont été massacrés ou exécutés par les Bulgares, dans cette dernière ville. La Com-