THÉÂTRE DE LA GUERRE SERBO-BULGARE 389 le commandant de la 4' compagnie, 3e bataillon, le capitaine de réserve, Zivoïn Budimirovits, qui avait été fait prisonnier, à donner l’ordre à six de ses hommes d’enlever leurs uniformes. Les uniformes et l’argent qu’ils pouvaient avoir sur eux furent saisis par les Bulgares, et ceux-ci amenèrent ensuite ces pauvres hommes, pieds nus et grelottant sous leur léger vêtement, juste sur leur ligne de front, de sorte que trois furent tués, et que tous les autres furent retrouvés blessés. c) i5° régiment : Zivoïn Miloshevits, irc compagnie, icr bataillon, relate que, le 21 juin, lui et vingt autres furent faits prisonniers à Shobé. On les passa à un sergent bulgare accompagné de six soldats. Le sergent leur demanda de l’argent pour les remettre en liberté et ceux qui en avaient furent autorisés à s’en aller. Zivoïn Miloshevits et Bozidar Savits, tous les deux de Bashevitsa, comme ils n’avaient pas d’argent eurent la langue coupée ; les autres hommes furent mis en pièces. On les retrouva morts. Tchédomir Bogdanovits fut attaché, puis mis en pièces. Le sergent Kosta Damianovits, 5e compagnie, 5° bataillon, qui fut fait prisonnier à Shobé, le 21 juin, et acheta sa liberté à un sergent bulgare, a vu deux soldats bulgares poignarder et abattre à coups de fusil les prisonniers serbes suivants, tous du même bataillon : Svetoraz Stanishits, d’Obredja, Adam Ioksimovits, de Sovinovo, et Alexandre Matits, de Katuna. Le sergent Padovan Badovanovits, intendant militaire, rapporte que le 21 juin, à la bataille de Krivolak, il a vu des soldats bulgares percer à coups de baïonnette un Serbe blessé et faire feu sur un autre grièvement blessé. Milan Miloshevits, 2e compagnie, 3° batterie, rapporte que, le 21 juin, il fut fait prisonnier à Shobé par les Bulgares et, qu’après que lui et quelques autres eurent acheté leur liberté en donnant de l’argent à quelque officier bulgare, de petit grade, on les autorisa à s’en aller, mais on fit feu sur eux comme ils s’en allaient et on en tua quelques-uns. Zivko Pantits, 4" compagnie, 3e bataillon, rapporte que, le 17 juin, il vit des Bulgares percer de leurs baïonnettes un soldat serbe blessé. Linbomir Milosavlievits, 5e compagnie, même bataillon, raconte qu’au moment de la retraite des troupes serbes, il était resté caché. Il resta deux jours tapi dans un fossé où il vit un Serbe mort à qui on avait arraché les yeux. Le caporal Zivadits Milits, de la ire compagnie, même bataillon, raconte qu’au-dessus du village de Dragovo, comme nos troupes avançaient, il vit à côté d’une hutte un soldat serbe mort, qui avait été attaché h un poteau avec du fil defer et rôti. Sheten Mikolits, de la même compagnie, même bataillon, rapporte que le 19 juin, le long de la route, il vit le lieutenant de réserve Michel Georgevits,