XHC, DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE DEUXIÈME côté grec. M. Magrini établit qu'il était présent à l'enquête ouverte à Serrés par les consuls d’Autriche et d’Italie, qui étaient venus de Salonique pour recueillir les témoignages sur place. Voici un extrait de son exposé des faits : « Nous avons été capables de reconstituer la semaine mouvementée que traversa la ville macédonienne. Le vendredi 4 juillet, l’avocat-conseil bulgare attaché à la personne du consul italien l’informa que les instructions suivantes étaient arrivées* : « S’il semble que Serrés soit perdue pour les Bul-« gares, détruisez la ville. » Le soir de ce même jour, le général Svanov. battu à Lahana, traversa la gare de Serrés, en se rendant à üémir-IIissar. Le samedi 5, les boutiques et les maisons furent mises au pillage: 17 notables furent massacrés2 ; \ autres notables, parmi lesquels le Directeur du gymnase, le Directeur de l’hôpital et l'Administraleur de la Banque d’Orient, furent emmenés hors la ville et tués à coups de baïonnette3. « Après cela, le général Voulkov, gouverneur de la Macédoine, et tous les fonctionnaires, soldats et gendarmes bulgares, quittèrent la ville en toute hâte. Le dimanche et le lundi, la ville était tranquille en attendant l’armée grecque ; les habitants s’étaient armés, afin de pouvoir repousser une attaque probable des comitadjis. Le mardi et le mercredi, des engagements se produisirent entre les habitants et des groupes de soldats qui essayaient d’entrer dans la ville pour y mettre le feu. Le jeudi, les habitants, en prévision de la catastrophe, envoyèrent une députation demander du secours à Nigrita, mais il était trop tard *. « Accompagné du consul général d’Autriche, j’ai pu interroger le musulman Ahmed Haiiz, ex-fonctionnaire de la police bulgare ; il m'a fait les déclarations suivantes : « Le jeudi soir, l'officier bulgare Monev se présenta chez moi et m'avertit que les Bulgares allaient brûler Serrés le lendemain. 11 m'invita à me joindre à l’incendie et au pillage avec une bande de Musulmans. Je refusai. Alors, Monev me demanda du pétrole; je répondis que je n’en avais pas. Le jeudi, 4 canons furent disposés, pendant la nuit, sur la colline Dutli, qui domine Serrés, et, le matin d'après, le bombardement eut lieu, causant une effroyable panique. Bientôt, plus de 5oo hommes d infanterie, plusieurs groupes de cavalerie, de 10 hommes chacun, et 5o comitadjis entrèrent dans la ville avec des bombes, et les atrocités commencèrent. Parmi les soldats, on pouvait reconnaître plusieurs officiers, y compris le Dr Yankov, secrétaire du général Voulkov 1 Nous 11 avons pu découvrir aucune preuve de celtc affirmation. s Peut-être s agit-il ici des i3 i>ersonnes tuées dans la prison. Mais, manifestement, ces i3 victimes n'étaicut pas des notables. 3 L Administrateur de la Manque d’Orient est vivant, en bonne santé, et n'a jamais été blessé. * Remarquons qu il n est lait aucune mention du massacre survenu dans l’école.