DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE DEUXIÈME sur le coup; là-dessus, la bande serbe massacra l'ensemble des fugitifs, hommes et femmes, au nombre de 60. Le témoin avait vu le drame de ses yeux et l’avait rapporté, dès ce moment-là, au Consulat russe. Après cela, il refusa d’avoir plus longtemps rien de commun avec les bandes serbes. Dans la suite, il fut expulsé d’Uskub avec les autres maîtres d’école bulgares. Ar° ¡'2. Un notable musulman qui n'a pas donné son nom, originaire de lailadjik (village situé à une heure et demie de Salonique), dépose ainsi : « Le 7 novembre 1912, la plupart d’entre nous s’enfuirent à Salonique, en laissant environ 25 hommes dans le village. Le 8, les soldats bulgares arrivèrent et ne firent aucun mal, sauf qu'ils réquisitionnèrent la nourriture et le fourrage dont ils avaient besoin. Ils quittèrent le village après y avoir passé un jour et une nuit. Deux jours plus tard, arrivèrent les soldats grecs, accompagnés des Grecs des villages voisins. Ils tuèrent i5 Musulmans, s'emparèrent de tous leurs meubles, de 9.500 moutons et chèvres, de i.5oo bœufs et de tout le grain qu’ils purent trouver ; puis ils brûlèrent les 25o maisons du village. N° ¡3. Les Cours martiales bulgares. — Le 10 janvier 1913, l’Etat-Major de l’armée bulgare télégraphiait les instructions suivantes aux commandants et gouverneurs militaires de Thrace et de Macédoine : « Comme suite aux ordres secrets du i3 décembre, je vous avertis que je « vous rends responsable de l’exécution de ces ordres, à savoir qu’on ouvrira « une enquête concernant toutes les violences, pillages et viols qu’auront pu « commettre les troupes placés sous vos ordres contre les habitants ennemis du << territoire qu’elles occupent. Nous sommes venus affranchir ces pays au nom « de la liberté et de l’ordre, et le commandant en chef ne peut rester indiffé-« rent aux crimes commis par les individus, sous peine d'amener le monde à < supposer que notre civilisation n’est en rien supérieure à celle de nos adver-« saires, ce qui compromettrait l’honneur de l'armée bulgare. Il en résulterait « en outre, pour notre pays, des difficultés impossibles à mesurer. L’armée « bulgare est tenue de prouver au monde entier que maintenant, comme tou-« jours, la justice et la légalité sont souveraines dans ses rangs et que les « criminels 11e restent pas impunis. Rapportez-moi immédiatement les crimes « que vous avez établis et les mesures que vous avez prises. » Le i5 février 1913, le Tribunal militaire suprême transmit au Président des Cours martiales les ordres suivants : « Faites-nous connaître immédiatement le nombre de personnes condamnées « jusqu’à présent pour crimes variés, plus spécialement pour meurtres, viols