DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE DKLXIKÎIi: quées pour avoir de quoi faire du feu. Les autorités bulgares réquisitionnèrent le blé et le bétail, sans délivrer aucun reçu ni aucun ordre de réquisition. On ne tint aucun compte des réclamations faites à ce sujet. On s’empara, pour les envoyer à Sofia, de tous les meubles et objets anciens trouvés dans les écoles, les hôpitaux et les mosquées. Les Bulgares contraignirent plusieurs notables musulmans à toutes sortes d’humiliations : on les conduisit, à coups de fouet, balayer les rues et les écuries; on frappa à maintes reprises ceux qui osaient porter le fez. En résumé, pendant l’occupation bulgare, les Musulmans furent dépouillés et maltraités, tant dans les rues qu’à la Préfecture, à moins qu’ils n’aient eu la chance d’héberger quelque officier supérieur. Lesofliciers bulgares et les gendarmes, avant de quitter Serrés, s’emparèrent de tout ce qui restait dans les boutiques des Musulmans, des Juifs et des Grecs, et mirent le feu sans pitié à un grand nombre de maisons,de cafés et de fabriques. N° if. Lieutenant R. Wa.dha.rn Fisher, Anglais, engagé volontaire dans la 5U batterie de la Légion macédonienne (5 septembre 1913). Le lieutenant Fisher décrit ainsi les circonstances du massacre de Dédé-Agatch: « Un engagement très chaud se produisit entre la légion et l’armée de Javer Pacha Partout où les villages turcs arborèrent le drapeau blanc, 011 défendit aux troupes d’entrer. Nos hommes avaient été très montés par le bruit des violences commises par les Turcs contre les Bulgares, près de Gumuljina. Nous entrâmes à Dédé-Agatch, sous la fusillade, à 9 heures du soir environ, après avoir marché et combattu tout le jour. Javer Pacha s’obstina à se replier à l'intérieur de la ville, et nous fûmes obligés de l’y poursuivre. Les balles sifflaient encore dans les rues, mais les Grecs de la ville vinrent à nous, pour nous montrer où se postaient les Turcs. Les Grecs, qui redoutaient un massacre, eurent le sentiment que notre arrivée leur apportait le salut. J’ai assisté à une partie des perquisitions faites pour saisir les armes ; personne n’y fut blessé. A 11 heures, nous reçûmes l’ordre de quitter la ville et de marcher sur un village qui était à a5 kilomètres de là. Pourtant, environ i5o hommes demeurèrent à Dédé-Agatch, soit parce qu’ils n’eurent pas connaissance de ces ordres, soit parce qu’ils étaieut trop épuisés pour nous suivre. Il n’y avait aucun officier parmi eux; un simple soldat, Steplian Boïchev, courtier à Widine, en prit le commandement. L’archevêque grec m’a fait savoir, par la suite, que ce soldat avait rendu des services et avait rétabli l’ordre. Le 19 novembre, les Grecs de la basse classe et les soldats commencèrent à piller ensemble la ville. 11 est indéniable qu’un certain nombre d'indigènes turcs furent tués. Ces excès s’expliquent par l’absence de tout officier.